LIRE LA CORRESPONDANCE ARSLAN / KREBS :
GRANDE ET TERRIBLE EST LA PUISSANCE DU RIRE
Artiste turc, venu à Paris en 1960, sur l’invitation d’André Breton et de Raymond Cordier, Yüksel Arslan a mis sa bibliothèque en images. Il a traduit picturalement ses émotions de lecteur et de penseur autodidacte. Il a ainsi dessiné une série de cent vingt-six planches, où figurent ses auteurs fétiches, ses phares, et tous ceux qu’il appelle ses » influences « . Arslan n’est cependant ni un illustrateur ni un portraitiste. C’est plutôt un scribe-peintre dans la tradition du rébus, de l’almanach ou du plus savant codex. Une sorte de poète-artisan : il fabrique lui-même ses couleurs avec des terres d’ocre, du blanc d’œuf, de la graisse, du miel, de l’urine… Cela donne à ses planches de faux airs de papyrus, et leur tonalité rappelle curieusement celle d’anciens billets de banque. Mais ici les faces sont grimaçantes ou rigolardes et les architectures font place à des forêts phalliques. Tous ces grands hommes semblent sortis d’un étonnant Panthéon oriental : même Descartes a des yeux d’icône
ARTURE, mode d’emploi (matériaux employés par l’artiste) :
terres (ocres), miel, blanc d’oeuf, graisse, moëlle, urine, sang, savon rapé, jus d’herbe, tabac, thé,…